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Un Gaffeur a l'Airsoft

Tout est dans le titre !

Call of Duty Modern Warfare : test du solo

Call of Duty Modern Warfare : test du solo

Je me souviens encore du premier volet de la saga Call of Duty : un titre solo en béton avec un gameplay efficace renforcé par une réalisation hollywoodienne qui nous plongeait au coeur de la Seconde Guerre Mondiale. Et puis au fil des épisodes l'éditeur a compris que le multi nerveux avait un potentiel sans précédent (moi même j'y ai joué pendant de nombreuses heures sur CoD 4), délaissant le mode histoire et rééditant chaque année les sempiternels killstreaks en team deathmatch. Pire, l'an dernier Black Ops IV avait carrément fait fi du solo pour se concentrer uniquement sur le multijoueur. Mais suite au bad buzz et aux mauvais résultats (comparés aux autres épisodes) Infinity Ward s'est décidé à nous proposer cette année un épisode plus réaliste, avec une campagne dans l'ère du temps selon les termes des développeurs. Une proposition intéressante, qui me donnait envie de voir comment cette saga allait aborder l'actualité à travers son scénario. C'est ainsi que, prêté par mon équipier airsofteur Jetski Modern Warfare 2019 a atterri dans ma PS4. 

Les quatre héros de cette nouvelle campagne

Les quatre héros de cette nouvelle campagne

Un habillage épatant

Commençons si vous le voulez bien par les points positifs de ce mode solo, et de ce côté là nul doute que l'habillage saura vous séduire ! 
En effet si le monde militaire ou le cinéma de guerre vous passionnent, Modern Warfare compte bien vous satisfaire avec une modélisation impeccable des combattants et du matériel. Chaque arme, chaque soldat et chaque décor a été reproduit et animé à la perfection pour offrir au joueur une expérience des plus immersives ! Nous sommes bel et bien en présence d'un nouveau moteur et d'un jeu qui ne se contente pas de reproduire ce que faisait la trilogie Modern Warfare originale : les développeurs ont vraiment bossé leur sujet, et cela se ressent à l'écran. 

Et le plus appréciable dans tout cela, c'est le sound design absolument parfait. Qu'il s'agisse d'un déluge de balles, d'une flopée d'explosions ou encore des cris ennemis qui retentissent à l'étage tandis que vous investissez discrètement une place forte, le jeu jouit d'une bande sonore exquise. 

En terme d'immersion, il n'y a pas à discuter le titre d'Infinity Ward a frappé très fort en terme de mise en scène et de reconstitution. Call of Duty rappelle qu'en matière de spectaculaire, quand les développeurs veulent, ils peuvent repousser les limites à chaque mission. 

La mission Picadilly, tristement contemporaine

La mission Picadilly, tristement contemporaine

Un histoire entre deux chaises

Le scénario de cet opus ne va sur le fond pas vous donner envie de vous lever la nuit pour y revenir. Vous êtes un gentil soldat américain/anglais et vous allez devoir affronter une horde de méchants Russes et milices extrémistes musulmanes afin de retrouver un gaz mortel. La nouveauté, c'est que les développeurs ont voulu opter pour une approche réaliste et conforme à l'actualité. Comprenez par là que les explosions de bombe atomique, les fusillades entre forces armées en pleine Maison Blanche et autres loufoqueries ne seront pas pour cette fois. Certes le jeu reste un shooter hollywoodien, mais il demeure plus calme que ses aînés. 

On retrouve pendant certaines missions des liens clairs avec des événements qui se sont déroulés au cours des dernières années : attaque à l'arme à feu d'une capitale Européenne par des terroristes, défense d'une ambassade américaine au Moyen-Orient par une poignée de bidasses, descente ultra-réaliste en vision infrarouge... Les parallèles entre la campagne et notre époque ne manquent pas. Et cela fonctionne il faut le dire plutôt bien : même si j'ai parfois eu la sensation qu'un attentat ne devrait pas devenir un niveau de jeu vidéo, je dois bien admettre que les développeurs ont réussi leur coup : ils m'ont chamboulé et m'ont donné l'impression de vivre une vraie histoire plutôt que de jouer à un jeu au scénario trop démesuré pour être crédible. On n'atteint peut être pas le degré de crédibilité du Medal of Honor de 2010, mais c'est tout de même une première dans l'histoire de la saga.

Mais là où je serais plus mitigé, c'est en ce qui concerne le background : d'un côté c'est ok pour dire que les américains sont les gentils et que les russes sont les méchants, mais par contre la partie au Moyen-Orient se déroule dans un pays fictif. Le personnage de Farah par exemple est clairement inspiré des combattantes Kurdes, mais à aucun moment le jeu n'assume ses inspirations et quelque part, cela prouve que le conflit actuel est bien trop compliqué pour être traité par un jeu vidéo. De plus les développeurs ont été jusqu'à carrément modifier des événements réels (la mission Route de la Mort notamment) et c'est pour le coup une véritable honte. 

L'inspiration Zero Dark Thirty est frappante

L'inspiration Zero Dark Thirty est frappante

Des missions qui marquent

Mais malgré mes réticences quand au manque de cran des développeurs et de l'éditeur quand à la géopolitique de leur jeu, je dois bien avouer que certaines missions m'ont surpris, chose que la saga ne parvient plus à faire depuis presque dix ans en ce qui me concerne. 

Comme je le disais plus haut, les missions dites "bourrines" sont toujours là, et il vous faudra pendant une bonne partie vous contenter d'avancer, tirer, recharger, jeter des grenades sur une horde d'ennemis pas franchement malins. Encore qu'au moins ils sont capables de vous faire mal et ce même en mode Seconde Classe (soit le deuxième mode de difficulté sur quatre) où vous allez probablement mordre la poussière plus de fois que vous le pensez : entre les ennemis vêtus comme des civils, les civils qui courent partout et qui prennent des balles perdues, les armes qui ont enfin un recul correct... Autant vous dire que vos quinze années de CoD nerveux et stupide vont devoir être balayées !

Mais là où la campagne fonctionne le mieux, c'est lorsqu'elle prend le temps de poser un suspense et des enjeux. On pense à la séquence où il faudra guider une civile via les caméras dans une ambassade truffée de terroristes, à la descente dans une maison Londonienne inspirée du film Zero Dark Thirty ou encore aux deux séquences flash back où nous incarnons Farah.

Le gameplay plus subtil que la moyenne au cours de ces séquences dénote du reste des missions du titre, voir même de la saga en général ! On n'avait plus vu ce genre de fulgurance dans un CoD depuis la mission à Pripyat il y a maintenant onze ans. Jouer un personnage affaibli à tel point que les rechargements seront longs et hésitants ou encore incarner une civile dans une zone de guerre, c'est quelque chose que les jeux vidéos guerriers n'avaient encore jamais osé proposer (du moins pas les triples A). 

Quel dommage qu'une fois encore le studio soit incapable de réaliser une histoire de plus de cinq-six heures... 

La mission de la honte, où quand les américains accusent les autres des fautes qu'ils ont commises

La mission de la honte, où quand les américains accusent les autres des fautes qu'ils ont commises

Conclusion

Je sors de cette campagne mitigé... D'un côté le spectacle était là, et l'approche plus crédible et collant à l'actualité était clairement une bonne idée, mais de l'autre le ton du titre reste d'un goût douteux. 

Ce n'est pas que j'ai été choqué par les méthodes employées par le fameux Capitaine Pryce (se salir les mains si on veut pouvoir affronter efficacement des terroristes, c'est une idée que je comprend, mais tout de même, le studio a véritablement foiré son background avec ses personnages occidentaux clairement identifiés et sa partie "Arabe" fictive, qui n'assume pas le background. Et le pire ce sont les dernières minutes qui tentent de faire du jeu un prequel à la trilogie Modern Warfare. Non seulement ça ne fonctionne pas (l'arsenal est moderne, bien plus sophistiqué que celui de la trilogie originale) mais en plus cela sonne comme un déni, comme si les développeurs disaient qu'en fait l'histoire se passait il y a longtemps donc c'est pour ça qu'on n'a pas cité les factions actuelles... 

Nul doute qu'un jour un studio de développement pourra aller jusqu'au bout des choses et proposer un jeu vidéo avec une véritable histoire mettant en scène notre triste époque, mais ce ne sera pas pour cette fois. 

Note : 13/20

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