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Un Gaffeur a l'Airsoft

Tout est dans le titre !

Avis Call of Duty World War II

Et oui amis airsofteurs, malgré le déconfinement entamé le 11 mai dernier, notre activité est toujours interdite. Alors même si nous serons tous d'accord pour dire que dix joueurs sur un terrain privé dans la campagne qui n'auront aucun contact entre eux de par la nature même de notre discipline sont moins dangereux qu'une ruée dans les grandes surfaces, montrons nous patients et intelligents afin qu'éventuellement un jour les politiciens admettent que l'airsoft est un vrai sport et qu'ils pourraient nous considérer en tant que tel (les connaisseurs comprendront). Du coup comment s'occuper en attendant ? Et bien on va retourner geeker un coup tiens... 

Récemment j'ai été pas mal déçu par le dernier Call of Duty, aussi ai-je décidé de me replonger dans le dernier volet qui avait su attirer mon attention : Call of Duty World War II. Et oui, la Seconde Guerre Mondiale et moi, c'est une grande histoire (voir mon article sur les tenues WW2), alors autant me replonger en 1944 dans les bottes du soldat Ronald "Red" Daniels. 

Après des années d'égarements, on revient enfin aux bases

Après des années d'égarements, on revient enfin aux bases

Retour aux sources

Lors de l'annonce du jeu en 2017, Sledgehammer Games affichait l'ambition de revenir à la recette qui avait fait la gloire d'une série alors en perte de vitesse. Il faut bien le dire, hormis les deux premiers Black Ops qui étaient de bonne qualité, la saga s'était vraiment mise à tourner en rond, affichant un moteur graphique daté et des campagnes de plus en plus bâclées et n'importe nawak (et ne parlons pas des modes multi skinés sans âme). 

World War II prenait alors un risque en proposant aux joueurs une campagne solo se situant dans le passé (la saga n'avait plus donné dans la Seconde depuis World at War en 2008) plus viscérale et se voulant la plus proche possible de la réalité. Oui au passage je ne parlerais que du mode histoire dans cet avis, faire du team deathmatch avec killstreaks c'était marrant il y a douze ans avec CoD 4 mais j'ai passé l'âge. Le jeu débute le 6 juin 1944 dans une barge de débarquement en route pour la tristement célèbre Omaha Beach. On se dit alors que ce genre de scène a déjà été vécue un paquet de fois, et puis la rampe du navire s'abaisse. Pris au dépourvu à cause de 10 ans de campagnes solo simplissimes, le joueur remarque alors un élément de nos jours presque éteint : la barre de vie. 

A la première rafale de MG42, notre brave Red voit sa jauge de vie diminuer de moitié. Merde ! Et dire que ce n'est que le mode normal. Une explosion mal placée plus tard, et voici déjà le premier game over du jeu. "Fichtre, je n'ai même pas fait une minute" avais-je pensé lorsque j'avais fait le jeu à l'époque. 

On reprend donc à la sortie de la barge, et on se décide à faire attention et à tenter de vite retrouver nos vieux réflexes : plus question de sprinter à découvert en se disant "boaf si j'en prend une la vie remontera en quelques secondes". On se surprend à fouiller les niveaux à la recherche de trousses de soins (vous pouvez en transporter jusqu'à quatre) comme à l'époque des mythiques Medal of Honor Débarquement Allié ou plus bêtement du tout premier Call of Duty. Et bon sang que ce retour aux sources fait du bien : les niveaux ne se dévorent plus en quinze minutes chrono du fait de la difficulté rehaussée. Bon ce n'est pas non plus Armed Assault, mais tout de même cela fait plaisir d'être en face d'une campagne qui demande une vraie maîtrise du gameplay pour être bouclée. 

Quelques fulgurances seront également à noter lors de niveaux se déroulant en véhicules ! Certes il y a toujours eu un inévitable passage en char dans chaque volet estampillé Seconde Guerre, mais non seulement cette fois ci ledit passage est génial (bien qu'un peu court, mais l'ambiance est là croyez moi on dirait le film Fury) mais en plus vous aurez l'occasion d'être à bord de jeeps et d'avions, le tout pilotable par vos soins ! La prise en main répond d'ailleurs plutôt bien lors des courses poursuites, tandis que le P47 sera un peu plus délicat à manier (mais la aussi le passage est court). 

Une barre de vie, un M1 Garand, un tank Sherman... Vous m'aviez tellement manqué les amis !

Une barre de vie, un M1 Garand, un tank Sherman... Vous m'aviez tellement manqué les amis !

Cette fois-ci, c'est la guerre, la vraie ! 

Autre élément qui frappera le joueur lorsque la barge de débarquement s'ouvrira : la violence extrême.  Contrairement aux autres épisodes qui proposait une violence "fun", le débarquement est une véritable boucherie  (visuelle comme sonore, la bande-son du jeu étant exemplaire) où les corps mutilés côtoient la peur du personnage. L'intégralité de la campagne se voudra dans cette veine brutale afin de coller au maximum à un conflit qui cause la mort de 60 millions de personnes. Et si le jeu n'échappe pas à la dimension "rollercoaster" de la saga avec des séquences un poil trop hollywoodienne (le déraillement du train, vous n'êtes pas prêts), cette approche plus adulte fait du bien à une série qui souffrait de l'étiquette "jeux pour préados". 

Mais à la guerre, impossible de s'en sortir tout seul. Sledgehammer a conscience de ce point et ne vous enverra pas liquider la Whermacht à vous tout seul ! Vous êtes ainsi intégré à un groupe de bidasses de la Bid Red One qui vous accompagneront tout au long de l'aventure. En plus de participer à l'immersion en vous interpellant régulièrement ou via les cinématiques d'introduction de chaque niveau, vos compagnons d'armes auront tous leur utilité. Ainsi au plus vous parviendrez à liquider vos ennemis ou à réaliser des actes héroïques (sauver des alliés blessés ou pousser vos ennemis à se rendre), au plus des jauges se rempliront, permettant à chaque personnages de vous fournir une compétence. Ainsi Zussman vous balancera une trousse de soins, Pierson repérera les ennemis pour vous tandis que Stiles pourra vous trouver des grenades, à condition bien entendu d'être assez proche d'eux pour qu'ils vous envoient le tout ! 

Et puisque je parle des personnages, le titre a pour lui l'un des meilleurs individus de l'histoire de la série : le sergent Pierson. A la guerre, rien n'est simple, et surtout pas la notion de bien et de mal. Pierson est présenté comme une tête de con, un fou de guerre qui n'hésitera pas une seconde à envoyer tous ses gars à la mort pour peu que cela assure la victoire. Mais plus les niveaux passent, plus le sergent (campé par Josh Duhamel) sera creusé par le scénario, et malgré une évolution que l'on voit parfois arriver, qu'est-ce que cela fait du bien d'avoir un vrai personnage ambigu dans une saga aussi clichée que Call of Duty !

Comment ? En plus d'avoir des personnages attachants et intéressants le jeu n'est pas une ode à la gloire des américains ? Alors là, on peut dire que celle-ci je ne l'avais pas vu arriver ! En effet si le jeu choisit de vous faire suivre la dernière année de guerre du point de vue de la première division d'infanterie américaine, le scénario va bien démontrer que les américains n'ont pas agi seuls et que la victoire ne leur a pas été exclusive. 

Même si j'ai regretté que le jeu ne se concentre que sur un seul front (les épisodes Seconde Guerre ont toujours proposé entre deux et trois campagnes distinctes allant du front Russe au Pacifique voir à l'Afrique du Nord), j'ai apprécié que certains niveaux mettent en scène le génie britannique ou encore la Résistance Française ! A ce titre, le niveau se situant à Paris dans une caserne allemande est un pur régal, peut être bien le meilleur niveau du jeu, qui plus est encore plus old school que les autres avec ce côté "roleplay" et infiltration. Les américains qui s'effacent pour laisser la place aux autres, c'est suffisamment rare pour être souligné ! Bon par contre la phrase balancée par le colonel "Nous avons sauvé les français en 1918, nous allons recommencer" m'a hérissé le poil alors voici un message personnel à chaque américain qui me lira : en 1918 quatre années de guerre ont rincé les combattants qui étaient usés et ne voulaient plus se battre, le fait que vous soyez arrivés à ce moment là n'est en rien un vecteur de victoire alors cessez de vous approprier une guerre où votre implication a été minime !

 

Le sergent Pierson est quand même un sacré salopard !

Le sergent Pierson est quand même un sacré salopard !

Des faux pas malgré tout

Et oui aucun jeu n'est parfait (sauf Red Dead Redemption 2), et World War II n'est pas exempt de défauts. Commençons par la durée de vie qui est en général l'un des points les plus critiqués de la série. 
J'admet volontiers qu'un réel effort a été fait pour cette campagne : après dix ans de modes solo pliables en cinq heures, Sledgehammer m'a vraiment fait plaisir en proposant une histoire qui se boucle en 7-8 heures en mode normal (certains passages sont réellement difficiles, combien de fois ai-je manqué de péter ma manette lorsqu'il faut faire sauter un panzer à la thermite et que les ennemis respawnent en boucle ?). Pourtant il n'empêche que certains niveaux sont sincèrement bâclés, et il est râlant d'alterner des séquences dantesques étalées sur presque une demi heure et des passages rushés façon SOE où dix minutes suffisent à boucler le tout. 

Le titre manque un peu de consistance, comme s'il manquait quelques parties de niveaux. Par exemple le "manuel du soldat" dédié au jeu évoque les uniformes anglais en précisant qu'il ne faudra pas leur tirer dessus car ce sont des copains. Mais où sont les fameux tommies ? Oui il est question des anglais dans la mission SOE mais on n'en croisera qu'un seul à proprement parler. Une campagne parallèle mettant en scène les anglais n'aurait clairement pas été de trop : pourquoi pas pour l'attaque du Pégasus Bridge ou encore, chose qui n'a jamais été tentée un niveau pendant le débarquement à Gold ou Juno Beach ? 

Enfin malgré la réelle implication des développeurs pour proposer un background solide et cohérent vis à vis de l'époque (clairement un gros taff a été fait c'est indéniable), certains points font tiquer. Déjà que foutent des armes soviétiques dans les tranchées normandes ? Très régulièrement les soldats allemands sont équipés de SVT-40 et PPSH 41. Alors oui il arrivait que certains soldats "troquent" leurs armes mais pourquoi auraient-ils des armes du front russe sur le front de l'Ouest ? A la limite si cela avait été pour un personnage hommage à James Coburn dans Croix de Fer, je ne dis pas, mais quand on s'intéresse à la période ça ne passe pas, surtout que cela arrive dès le premier ennemi abattu à Omaha ! Même chose pour les missions mettant en scène la Résistance. N'importe quel amateur ou passionné d'histoire le dira, l'arme emblématique du résistant, c'est la sten ! Pourquoi diable leur avoir donné des grease guns silencieux là où la sten (présente en mode multi ce qui est encore plus râlant) aurait été parfaitement adaptée ? 

Pour terminer avec le background, les développeurs n'auraient pas du communiquer sur le fait que le jeu aborderait ouvertement la Shoah. Effectivement le titre abordera des points difficiles comme les dégâts civils (formidable mission à Aix-la-Chapelle), les violences psychologiques et l'antisémitisme. L'un des membres de l'escouade étant juif, certaines répliques éparpillées au cours de l'aventure préparent à la découverte des camps de concentration. L'épilogue sera des plus frappants avec l'exploration (rapide) d'un camp de prisonniers détruits par les nazis avant la fuite de ces derniers. Et si on peut saluer le fait que les développeurs n'aient pas fait un niveau de jeu d'un lieu aussi triste (on aurait pu s'attendre à un premier segment où il aurait fallu se débarrasser des défenseurs) le tout manque de subtilité (et vas y que je te balance des flash en gros plan de prisonniers exécutés et de cordes de potence). De plus cette séquence ne dure pas plus de trois minutes, alors était-ce nécessaire de communiquer là dessus ? 

Tu en auras vu des choses atroces mon p'tit Red

Tu en auras vu des choses atroces mon p'tit Red

Conclusion

Presque trois ans après sa sortie, Call of Duty World War II se refait avec le même plaisir qu'à l'époque. Effectivement tout n'est pas parfait, mais l'expérience viscérale lui permet de se démarquer des autres épisodes, voir même des autres jeux se déroulant à cette époque (le seul jeu aussi brutal auquel j'ai pu jouer fut Company of Heroes, que je vous conseille). Un titre qui aura très certainement influencé le dernier épisode en date, Modern Warfare qui lui aussi aborde la guerre de manière plus crédible et adulte, quoique de manière moins maîtrisée comme je le disais dans mon article consacré à ce jeu.  Bref, en attendant de pouvoir à nouveau fouler le terrain, cet épisode m'aura aidé à oublier ma frustration pendant quelques heures, ce qui est déjà une très bonne chose !

Ma note : 16/20

A bientôt sur le terrain (j'espère) !

Gaffeur

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