OP Nocturne Milsim Afgha

Déploiement en toute discrétion à la limite du terrain (je précise les batteries ne sont pas encore insérées)

Je dois être maso. Trois semaines à peine après avoir passé une nuit blanche à défendre une zone contre une force mieux équipée pour ensuite passer la semaine à accuser le manque de sommeil, voilà que j'y retourne pour une OP plus physique ! En effet plus question cette fois-ci de passer la nuit à défendre une zone, nous allons évoluer en terrain ennemi sans camp fixe, ce qui exclu quasiment toute possibilité de sommeil. Nous allons jouer un groupe de contractors chargé de retrouver un duo de pilotes dont l'hélico s'est écrasé quelque part en Afghanistan. Membres des taipans engagés sur cette mission : Bandido, Chkoun, Super Connor, Monkey, Babou, Kinder, Gamin, Jetski, Fiona, Princesse, Snatch, Bean et un obscur personnage qui passe sont temps à cafter sur son blog dont je tairai le nom. Le tout chapeauté par notre président de Well qui s'est tapé une nuit rigolote à tout coordonner. 

Consignes pour l'OP : pas de patch, pas même celui de notre équipe afin de ne donner aucune information aux adversaires en cas de prisonniers ou de fouille de corps ! De plus nous allons jouer avec les règles ACP donc très strictes mais géniales pour assurer une atmosphère réaliste. 

Notre insertion étant annoncée le samedi à 20h, cela nous donne l'occasion de manger tous ensemble à un petit resto pas loin de Kaboul (le Papareil à Rocbaron) avant le déploiement. Un premier moment fort entre taipans car chargé de scènes cultes, à commencer par Super Connor qui se demande avec un fort accent d'Afrique Noire si on ne va pas se retrouver avec du Nesquick à la place du Café tant le restaurant a eu des pépins de carte pendant la soirée. Citons également la reconstitution de la Cène lorsque nous avons réalisé que Jesuski était parmi nous et qu'au total nous étions treize convives ou encore le tonnerre d'applaudissements lorsque votre serviteur est arrivé avec vingt minutes de bourre (comme un idiot, j'avais oublié ma flotte, et en plein été mieux vaut arriver en jeu en retard que jouer sans réserve d'eau, même s'il fait nuit !). Merci donc à toute l'équipe du Papareil d'avoir assuré un service avancé pour nous et d'avoir supporté notre petit boucan ! Bien, maintenant que nous avons dîné, nous partons pour de bon. 

Jesuski (deuxième sur la gauche) et les apôtres

La chaleur du crépuscule

Nous nous équipons à la bordure Nord du terrain, certains se griment le visage pour accentuer l'immersion tandis que nous checkons une dernière fois les répliques, les chargeurs histoire de ne pas tomber à court car nous n'aurons pas la possibilité de trouver des munitions pendant la nuit. Le tout dans la discrétion la plus totale car nous ne sommes pas sensés nous trouver là. Le top départ est lancé, premier groupe : Bandido et Chkoun en leader, avec Princesse, Jetski, Babou, Gamin et Bean. Second groupe : Super Connor à la tête, Kinder, Monkey, Fiona, Snatch et moi même. 

Nous pénétrons en zone hostile à 20h30 et arrivons jusqu'à un petit bosquet abrité où nous nous retranchons le temps de recevoir les ordres avec pour consigne de nous faire repérer le plus tard possible. Pendant presque une heure, nous restons immobiles dans nos trous, tendant l'oreille avec une certitude : il y a du monde ce soir en Afghanistan. 

Mon groupe est alors envoyé sécuriser l'hélicoptère crashé, il s'agit de vérifier qu'il n'y ait pas de témoin et de faire péter l'engin. Kinder prend la tête de la colonne. Le terrain est très ingrat : ronces, bois mort un peu partout (donc pour la discrétion, pas top), restanques, buissons particulièrement touffus... La progression est difficile, d'autant plus que le soleil n'est pas encore couché : il fait très chaud. 

Kinder se retrouve aveuglé par la buée : il en a sur ses lunettes, ainsi que sur son masque de protection. Sur ordre de Connor, je deviens éclaireur à la place de Kinder. Honnêtement le groupe perd au change, l'orientation c'est pas mon truc, on va finir sur le Yang Tsé je vois ça d'ici !

Pourtant les choses se passent bien, nous parvenons malgré une avancée très lente et crevante à travers le maquis (en Afghanistan, qui l'eut cru) à trouver la carcasse de l'hélicoptère. Nous inspectons la zone : aucune trace des pilotes ni même de personnel hostile. Super Connor rapplique me donner les consignes :

- Gaffeur, tu repères le chemin du retour on part retrouver le groupe de Bandido cent mètres plus loin. Dès que tu as trouvé le chemin on fait péter l'hélico et on décolle tout de suite. 

Pour le coup je m'étonne de retrouver la route aussi rapidement : entre la buée et l'obscurité qui commence à être totale, difficile de distinguer un chemin dans une zone aussi boisée. Je fais signe à Connor, qui confirme à Kinder l'objectif de destruction. BANG ! Hélico détruit on fout le camp avant de croiser des indélicats que le bruit aurait attiré. Mission accomplie, formation du lézard !

Derniers réglages radio avant déploiement

Alliés inattendus 

Sur la route pour retrouver le deuxième groupe, nous avons entendu du bruit. L'ordre m'arrive aux oreilles par Monkey : je crie le mot de passe, s'ils répondent pas on allume. Chips ? Merguez ! Ok ils connaissent le mot de passe (très trivial on ne va pas le nier). Il s'agit des pilotes et des gunners perdus que nous devions retrouver. Nous nous méfions malgré tout, car le briefing ne précisait pas que nous devions nous occuper aussi tôt des pilotes. Je garde discrètement mon glock pointé vers eux. De son côté Monkey est encore plus nerveux :

- Attends, d'où ils connaissent le mot de passe ? 

- J'avoue que c'est bizarre mais t'inquiètes je les ai en joue. 

- Peut être que les autres nous ont trahi ? A ton avis les deux là je les bute ?

- Non ça pourrait ruiner le scénario on va attendre un peu. 

Il faut dire que depuis la trahison il y a moins d'un mois de Fever qui avait balancé notre groupe aux lions sans la moindre hésitation dans la voix, la crainte de devoir faire face à de nouveaux traîtres est palpable. Pourtant ce sont bien nos alliés pour cette nuit, Bandido et Chkoun nous le confirmeront lorsque nous les retrouverons un peu plus loin. Nouvelle mission : aller retrouver une faction alliée à Cobra Village. Nous entreprenons un long contournement pour éviter les autres villages et rester les plus discrets possible. Contournement au cours duquel nous pensions avoir paumé Kinder, mais il était bien là le bougre, plus de peur que de mal. 

Toujours à l'avant de la section, je guide les autres sur le sentier menant à Cobra, lorsque soudain, à deux mètres de moi une voix rauque retentit : "Babylone, Save one ?"... Je bugge complètement : Babylone est le terme  des règles ACP employé pour les blessures réelles. 

- Comment ça Babylone ? 

- Babylone, Save One, réponds !

- Euh, Chips ? 

A cet instant, une grande question : qui donna le premier coup de pied au cul ? Qui, recassa le vase de Soisson ? Bref, qui a tiré le premier ? En tout cas les premières billes de notre groupe partent de la réplique à Monkey, qui touche le mec en face. A l'oreille j'entend au moins deux autres gars nous allumer depuis le village. Je fais feu plusieurs fois et suis touché à la jambe. Je m'écroule avec interdiction de me déplacer debout tant que je ne serais pas soigné. L'échange de tirs stoppe cependant rapidement. Il faut éclaircir les choses avec les mecs en face. 

Après une discussion rapide nous leur apprenons que Babylone ne doit pas être employé comme mot de passe, d'où la confusion. Ils nous expliquent qu'ils sont nos alliés pour tenir la position. Par fair play nous comptabilisons malgré tout les blessés et pertes, après tout les tirs fratricides ça arrive aussi en vrai. 

Putain mais il est où Kinder ?

Un plat qui se mange froid

La nuit se passe tranquillement, il est à présent presque une heure du matin. Le groupe de Bandido est parti récupérer une radio tandis que nos alliés pilotes et gunners sont à la recherche du corps d'un chef Taliban. Pour ma part après avoir été soigné par Fiona, je me suis planqué derrière une barricade avec Snatch à l'entrée du village. Sur le mirador à notre droite se tiennent Kinder, Monkey et Connor. Fiona est postée derrière la maison principale. 

Tout au long de la nuit nous avons aléatoirement allumé nos torches pour "chauffer" le décor histoire de vérifier que l'ennemi n'est pas dans le coin. Jusqu'ici des bruits mais pas la trace de la moindre fourmi. 

Et puis tout à coup une lampe s'éclaire à l'entrée à dix mètres de ma position, et pas de bol pour lui, Fever (car il était bien là sur cette OP !) se retrouve en plein dans le faisceau. Par réflexe et par surprise, Snatch, Monkey, Kinder et moi lui tirons dessus en même temps. Aucun doute n'est permis : il a pris une sauce impériale et il est hors jeu pour un bon moment. Il aura payé cher sa trahison de la dernière fois, Super Connor ira même jusqu'à comparer la scène au canardage de la forêt dans Predator. 

Des tirs nous parviennent alors des buissons. Forcément, nous avons buté leur éclaireur donc en face ils sont un peu contrariés. Bien cachés derrière nos barricades, nous tirons quelques billes pour les empêcher d'avancer. Après tout ils sont limités à 300 coups comme nous, donc on les laisse vider leurs chargeurs. Le plus drôle c'est que le lendemain Fever nous avouera qu'il voulait juste traverser en scred et que les mecs qui nous ont allumé n'étaient même pas ses potes !

Dites les gars vous croyez qu'on l'a eu Fever ? TA GUEULE TIRE !!!

La surprise du chef

Deux heures se sont écoulées depuis que nous avons changé ce pauvre Fever en nature morte. Nous partons avec le corps que les alliés ont trouvé pour une mission comportant une surprise. Nous suivons Chkoun qui nous mène par une route que nous ne connaissions pas encore malgré notre expérience sur notre terrain. 

Dans mon dos retentit la voix de Connor "Gaffeur surveilles bien Chkoun la surprise je sens qu'elle va être mauvaise pour nous". Roger, je sors mon PA au cas où. Oui Chkoun si tu me lis tu as fais cent mètres avec mon flingue pointé vers ton séant ! Pour rien au final vu que la surprise était toute autre. 

En effet nous arrivons à... Un tunnel. Notre terrain lorgne une départementale et ce tunnel passe en dessous. Nous devons déposer le corps de l'autre côté. Seulement, dix mètres après être sortis du tunnel, Chkoun est abattu. Il y a au moins quatre ennemis cachés à peine quelques mètres plus loin. J'ouvre le feu, Monkey en prend une fatale tandis qu'en face un joueur ennemi est lui aussi sur le carreau. Je sors mon Glock (même si en ACP il n'y a pas de minimum de distance d'engagement, j'aime mieux le PA pour les courtes distances) avec un seul chargeur de quinze coups. Chaque fois que j'entend un buisson bouger je tire une bille. En face je sens que je les emmerde bien : à chaque fois ils tirent plusieurs rafales, mais étant allongé derrière un petit monticule je suis bien abrité. Finalement, je remballe le Glock en sentant bien qu'ils ont foutu le camp à travers la forêt. 

Connor mène l'assaut tandis que Jetski s'élance sur le flan droit avec d'autres. Arrivé à une sorte de sentier entre un champ et la forêt, Connor en prend une. Nous faisons feu et touchons deux de leurs gars. Après avoir été plus que rafalé alors qu'il était déjà hors de combat avec sa lampe allumée, un joueur annonce "les gars c'est Chipo je suis déjà out arrêtez de tirer". 

Cool, on a la Black Team en face de nous, ça fait plaisir de retrouver les copains, même s'ils sont contre nous ! Jetski avance un peu trop et se fait lui aussi avoir. Pour ma part je suis caché dans le champ occupé à recharger tandis que je prend un tir létal venant... De chez nous. Suivi d'une voix "le mec avec la lampe t'es out ?", "Mec ça fait une heure qu'on vous dit qu'il est hors jeu...". Bref je suis sorti par un allié qui cherchait à toucher un out. Tant pis, je repasse par le tunnel et je rentre avec Connor, Babou, Jetski, Monkey et Kinder.

En passant par la safe zone, Babou sort du jeu, il est rompu et on le comprend, il a travaillé le jour même. Bravo à toi d'avoir tenu jusque là mon vieux !

 Il est 4h du matin quand nous retrouvons Cobra Village. Je profite du temps mort pour compter mes munitions : il me reste quatre chargeurs pour la M4 tandis que mon Glock ne contient plus qu'une bille. Faudra pas la gâcher. 

Tous les camps réunis autour de pains au chocolat bouillants, ça aussi c'est l'airsoft !

Frustration finale

Une heure et demi après être revenus à Cobra, nous voyons arriver quelques membres de notre groupe original : Bandido et Super Connor. Ceux-ci se sont éclatés : la surprise n'était pas que le tunnel, mais le fait que la partie allait aussi se dérouler sur notre ancien terrain ! Je suis un peu déçu d'avoir été sorti par mon allié tout à l'heure, j'aurais beaucoup aimé fouler à nouveau cette zone... Une prochaine fois. De son côté, Connor part squatter un mirador pour fermer l'oeil. Jetski et moi sommes presque endormis contre la barricade, mais nous gardons les oreilles en alerte prêts à bondir au moindre crissement de buisson. Kinder de son côté pense entendre un bruit assez fort et régulier, sûrement une bête.

Il est presque six heures lorsque le jour se lève enfin. Toujours pas de signe de l'ennemi. Nous pensons que la partie ne va pas tarder à se terminer. On se relâche lorsque Bandido annonce que le jeu est presque fini. 

Un sifflement puis un choc sur Jetski, qui passe quelques secondes à se demander quoi (et moi aussi faut bien le dire, on pensait que c'était fini) puis s'écroule. Je me lève doucement de derrière mon abri. Tiens c'est marrant on dirait qu'il y a un buisson à trente mètres qui à une forme de *POC* ! 

C'est bien ce que je me disais : c'était pas une bête, Fever tente à nouveau sa chance avec une autre stratégie cette fois ! Coup de bol son tir m'a raté, je profite de la seconde qu'il lui faudra pour réarmer son fusil pour lui balancer les billes qu'il reste dans ma M4 en lui fonçant dessus. L'enfoiré arrive à reculer et à se plaquer au sol. Avec sa tenue de Cetelem et la lumière encore faible, je le perd de vue mais je continue à tirer en avançant. Mon chargeur est vide, je le dégage avec un de ces mouvements bien cons et inutiles dont j'ai le secret puis je sors mon Glock ! J'avais dit qu'il restait une bille, elle sera pour lui ! 

EN FAIT NON ! Bandido gueule "Fin de partie" au moment même où mon flingue sort de son étui... Bon... Au moins on l'aura étalé une fois pendant la nuit. On part le saluer pour de bon notre buisson préféré puis on se met en route pour la safe zone histoire de prendre un petit dej' bien mérité avec les autres joueurs.

Conclusion

Très fatigante, cette OP aura été riche en moments forts. Pas beaucoup d'action c'est vrai puisque je termine avec seulement 180 billes tirées sur 300, mais à chaque mission un vrai régal de jeu de groupe avec des adversaires roublards et fair play. Un grand bravo à tous les participants de cette nuit, et un big up à Well pour avoir orchestré tout ça ! 

A bientôt sur le terrain ! 

Gaffeur